Glasgow-Mallaig en hiver et en train

Le train du ScotRail a quitté la gare de Glasgow Queen Street à 8h23 ce matin, sous la pluie et dans la nuit. Direction Mallaig, au nord-ouest des Highlands, port de départ des ferries pour les îles. Il n’y a que quatre trains par jour et par sens entre Glasgow et Mallaig, le trajet dure cinq heures et 20 minutes, dans un train plutôt confortable qui est loin d’être plein. Une vingtaine de personnes au départ et nous en perdrons en route.

Le train pour Mallaig en gare de Glasgow Queen Street

Le jour a beaucoup de peine à se lever, et vu le temps, j’ai l’impression qu’il ne se lèvera pas de la journée. Le train longe les lochs, traverse des forêts de sapins ainsi que des paysages sauvages et déserts, sans couleurs. Tout n’est que nuances de gris, le sol, l’eau du loch, les arbres. J’ai l’impression que mon iphone ne fait plus que des photos en noir et blanc… A Garelochhead, le son d’une cornemuse se fait entendre jusqu’à l’intérieur du train. On ne voit pas le musicien, probablement réfugié dans l’un des rares bâtiments, mais il ne doit pas vraiment avoir de problèmes de bruit avec les voisins…

A Crianlerich, notre train se sépare, mes wagons vont à Mallaig tandis que les autres partent sur Oban, un autre port de la côte. Le paysage est rude, inhospitalier, mais beau. Des torrents parcourent les champs bourbeux et détrempés. Quelques rares moutons se partagent les champs à perte de vue. Le train longe parfois un bras de mer, il y a du vent, des vagues, le paysage rappelle inexorablement les romans de Peter May, qui se déroulent un peu plus loin, sur l’île Lewis.

Il est 11 heures. Le train poursuit son trajet vers le Nord. Il fait un peu plus clair. Les gris ont laissé leur place aux bruns aux jaunes foncés du sol, mais le ciel et les lochs restent gris. Pas une route, pas d’habitation, le convoi traverse des zones désertes. Même les gares semblent posées au milieu de nulle part.

Fort William est en approche. A gauche, lorsque le temps le permet, magnifique vue sur le Ben Nevis, le sommet phare des Highlands. Bon, aujourd’hui il est pas allumé, on l’imaginera, simplement. Un peu plus d’animation en gare de Fort William. Sur un quai, les wagons tout neufs du Caledonian Sleeper attendent leurs passager pour rejoindre directement Londres.

De Fort William à Mallaig, le train poursuit son périple, en traversant notamment le viaduc de Glenfinnan, mondialement connu, puisqu’il est emprunté par le train de Harry Potter. L’été, des trains à vapeur permettent aux fans de participer à l’aventure.

A l’approche de la côte, le temps ne s’améliore pas: le vent vient s’ajouter à la pluie, lorsque le train longe la mer.

A Mallaig, port en général trés animé en saison, tout est calme, très calme. Le vent fort empêche les ferries de la Caledonian McBrayne de quitter le port, et seuls trois pubs et la coop du coin sont ouverts. De quoi attendre tranquillement le train du retour sur Glasgow…