Pourquoi Reggio ?

Bon, autant le dire tout de suite. Stendhal et Shelley n’avaient pas d’Interrail. Du coup leur « Grand Tour » d’Italie durait un petit peu plus qu’aujourd’hui… Avec les trains à grande vitesse italiens, on peut effectuer un -ou plusieurs- grands tours confortablement, et rapidement. En voici un exemple, parmi tant d’autres, qui permettra de rentabiliser son billet Interrail, puisqu’il nous emmène tout au sud de l’Italie, au bout des orteils, à Reggio di Calabre.

Alors pourquoi Reggio ?

C’est un peu la question que l’on se pose, arrivé avec une petite heure de retard en plein milieu d’après-midi en gare de Reggio di Calabre. Le thermomètre indique un peu plus de 34 degrés, la (longue) rue centrale est vide, le soleil est terrible.

Reggio di Calabria, 15h30, rues désertes

Alors pourquoi Reggio ? D’abord parce que c’est la gare la plus au sud de l’Italie contientale. Et puis le trajet Turin-Reggio est assuré depuis l’an dernier d’une traite par les trains à grande vitesse de Trenitalia et d’Italo. Selon le site Europe by Rail, il s’agirait, avec 1387 kilomètres, de l’un des plus longs trajets ferroviaires parcouru d’une traite par un train à grande vitesse !

Bien évidemment, rien n’empêche de faire une halte en route… Depuis la Suisse, Rome est une bonne option. Le train arrive vers 14 heures et on peut passer une belle après-midi et la soirée dans la ville éternelle (ou plus bien sûr), avant de reprendre le lendemain matin la Frecciaargento et arriver à Reggio en plein milieu d’après-midi d’un mois de juin plutôt chaud pour la saison…

Alors pourquoi Reggio ? Pour son musée archéologique, et ses deux extraordinaires statues en bronze de guerriers grecs en bronze, découverts en 1972 ?

Pour la Gelateria Cesare, petit kiosque juste devant le musée, qui propose les glaces parmi les meilleures de la ville ? Mais comment manger une glace suffisamment rapidement lorsqu’il fait plus de 30 degrés ? Pour ses glaces à la bergamote, récoltée dan la région ?

Pour les rues qui s’animent dès 19 heures, une fois que la température baisse ? Mais où étaient tous ces gens il y a à peine quelques heures ?

Pour l’une des plus longues « passegiatta » d’Italie, avec près un kilomètres sept cent de long ? Une sorte de Promenade des Anglais à l’italienne ?

Pour sa vue sur la Sicile, juste en face ?

Pour la couleur de la Méditerranée, au matin ? Bleue intense.

Eh bien oui, pour tout ça, et puis parce qu’au matin, lorsque lntercity de 10 heures s’apprête à partir, une envie de rester encore quelques jours vous envahit…

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